La résistance au changement : pourquoi on sabote nos propres élans (et comment s’en libérer )
- Bernard Mananes
- 8 avr.
- 4 min de lecture
Vous avez déjà décidé de changer quelque chose dans votre vie — commencer le sport, arrêter de fumer, dire non, quitter ce job ou cette relation qui vous épuise — et pourtant, rien ne bouge. Vous êtes motivé(e), sincère, convaincu(e)… mais ça coince. Bienvenue dans la résistance au changement, ce mécanisme invisible et incroyablement puissant qui sabote les meilleures intentions.
Et si le problème n’était pas le manque de volonté, mais le poids de vos loyautés, de vos peurs et de vos conflits internes ? On explore ensemble ce phénomène (très humain), et surtout comment le désamorcer avec les outils de la psychologie, des thérapies brèves… et un peu de bon sens.

Qu’est-ce que la résistance au changement ?
La résistance au changement, c’est ce phénomène psychologique qui nous pousse à maintenir le statu quo, même quand on dit vouloir autre chose.
C’est une forme d’autoblocage inconscient. On appuie sur l’accélérateur et le frein en même temps. D’un côté, une part de nous veut avancer. De l’autre, une part plus archaïque freine des quatre fers, parfois au nom de la sécurité, parfois pour rester fidèle à une histoire ancienne.
"Notre cerveau adore le changement… en théorie. En pratique, il préfère ce qu’il connaît, même si ça nous fait souffrir."
Pourquoi change-t-on si difficilement ? Les mécanismes en jeu
Le cerveau déteste l’incertitude
Notre cerveau est une machine à prédire. Il préfère une situation connue (même toxique) à une situation nouvelle incertaine. Parce que “au moins, je sais à quoi m’attendre”. Et cette peur de l’inconnu freine même les plus motivés d’entre nous.
Les bénéfices secondaires
Un concept clé en thérapie brève. Derrière chaque comportement qu’on dit “vouloir changer”, il y a souvent un bénéfice caché. Exemple :
Rester dans un job qui ne nous épanouit pas peut nous éviter de prendre des risques.
Ne pas perdre de poids peut inconsciemment éviter d’attirer l’attention ou de se confronter à une nouvelle identité.
Ces bénéfices ne sont pas rationnels. Mais ils sont puissants, car ils répondent à des besoins émotionnels profonds.
Les loyautés invisibles
Changer, c’est parfois trahir. Pas en réalité, mais dans notre imaginaire.
“Si je réussis, je dépasse mes parents.”
“Si je suis heureux, est-ce que j’abandonne ceux qui souffrent encore ?”
“Est-ce que je mérite ce changement ?”
Ces loyautés inconscientes nous rattachent à notre système familial ou à nos croyances limitantes. Et tant qu’on ne les identifie pas, elles saboteront le moindre élan de transformation.
Comment dépasser la résistance au changement ? Stratégies concrètes
Clarifier l’intention, pas juste l’objectif
Avant de foncer tête baissée, posez-vous la question :
“Pourquoi je veux changer ?”
Un vrai changement ne tient pas dans un “il faut”, mais dans un “je choisis”. Passez de l'injonction au désir. C’est là que l’énergie se libère.
Identifier la peur sous-jacente
Quelle est la peur réelle derrière le blocage ? Échouer ? Réussir ? Perdre quelque chose ? Se confronter à l’inconnu ? Tant que cette peur reste floue, elle dirige votre comportement.
Exercice simple :
Complétez cette phrase 10 fois :"Si je change, alors…"… et observez ce qui émerge.
Parmi ces réponses, se cachent vos vraies résistances.
Accueillir les parties opposées
En thérapies brèves (notamment en hypnose ou en IFS), on travaille souvent avec les parts de soi.
Une part de vous veut changer.
Une autre a peur, doute, se méfie, freine.
L’idée n’est pas de “faire taire” cette résistance, mais de l’écouter. Elle a une bonne raison d’être là. Une fois entendue, elle peut devenir une alliée.
Le rôle des thérapies brèves : aller vite, mais en profondeur
L’un des grands apports des thérapies brèves (comme l’hypnose, la PNL, l’EMDR ou les TCC, techniques que je pratique à Bordeaux), c’est qu’elles ne cherchent pas à analyser pendant des années le “pourquoi”. Elles vont droit au blocage émotionnel, là où le mental tourne en boucle.
L’hypnose, un accès direct à l’inconscient
L’hypnose permet d’explorer ces parties de nous qui agissent sans notre contrôle conscient. On peut, par exemple, dialoguer avec la part qui a peur de changer, la rassurer, et réaligner les intentions profondes.
Ce travail n’est pas magique, mais il est souvent rapide et durable, parce qu’il respecte les mécanismes internes, au lieu de les écraser.
Le recadrage : changer de perception
Une autre technique puissante consiste à changer le sens que l’on donne à la situation.
Exemple :
Ce n’est pas “je me trahis en changeant”,
mais “j'accepte mon passé en créant quelque chose de nouveau”.
Ce qu’on ne vous dit pas sur le changement
Changer, ce n’est pas devenir quelqu’un d’autre. C’est redevenir soi-même, en enlevant ce qui n’est plus juste.
Ce n’est pas un combat, mais une réconciliation.
Et oui, il y aura de l’inconfort. Parce qu’on ne se transforme pas sans renoncer à certaines illusions. Mais une fois passé ce cap, c’est souvent une sensation de libération qui domine :
“Je savais que j’étais prêt. Je ne savais juste pas que j’en avais le droit.”
et si vous n’étiez pas “bloqué”... mais en train d’honorer un vieux contrat intérieur ?
Vous n’êtes pas faible. Ni paresseux. Ni “incapable de changer”. Vous êtes humain, et vous agissez en fonction de schémas qui ont un sens.
Mais ce sens peut évoluer. Et votre identité aussi. La résistance au changement n’est pas un ennemi à abattre, mais un message à décoder.
Si vous avez envie d’explorer cela en vous, avec bienveillance et efficacité, sachez que c’est exactement ce que proposent les thérapies brèves, notamment l’hypnose.
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